Pour cette septième édition, l’équipe de la revue Cahier d’école dévoile six
contributions portées par la thématique de l’utile.
Il n’y a, a priori, rien de mal à « viser l’utile ». Tout peut avoir une utilité
ou peut être utilisé, mais à quelle(s) fin(s), comment et surtout, sur quelle(s)
base(s) éthique(s) ? Quels besoins cherchons-nous à satisfaire et, plus
important encore, d’où viennent-ils? Même avec les meilleures intentions, on
réalise parfois au fil de notre parcours universitaire que nos démarches et nos
réflexions sont susceptibles de servir aux mêmes pouvoirs établis que nous
cherchions pourtant à remettre en question et à contester. Comment penser
l’utile et l’utilité de la recherche en milieu universitaire, et parvenir à
lever le voile sur quelques impensés d’une science qui se prétend utile ?
De toute évidence - et c’est en cela que le thème de cette septième édition de
Cahier d’école promet de soulever des discussions passionnantes -, le calcul de
l’utile nous dépasse et requiert de poser un examen critique sur les
rationalités qui l’encadrent.
Avant de vous laisser à votre lecture, nous tenons à remercier les personnes qui
ont collaboré à la réalisation de ce numéro: Clara, Lyne et Martine pour la
révision linguistique des textes, Hugo pour le graphisme, Léna et Éloïse pour
les premières évaluations, et finalement l’ensemble des auteurices qui ont
contribué au numéro.
Bonne lecture !
Valérie, Sarah et Julien
L’équipe de Cahier d’école
#7 - L'utile
Section: Recherche
#7 - L'utile
Section: Recherche
#7 - L'utile
Section: Création
#7 - L'utile
Section: Recherche
#7 - L'utile
Section: Recherche
#7 - L'utile
Section: Recherche
La « pandémie néolibérale » qui affecte notre société a cette
particularité de nous représenter le monde comme un point
d’agression contre lequel il faut résister, qu’il convient de dominer,
de maîtriser, de « réguler ». Entre rationalité technique, accélération
et désenchantement des rapports sociaux, le monde disponible est
à la fois visible, atteignable, maîtrisable et utilisable. Les sociétés
développent en ce sens des moyens techniques pour parvenir à
parcourir tous les recoins de la planète, voire du système solaire.
La science progresse chaque jour en repoussant les limites du
possible et développe les champs de la connaissance afin de ne
rien laisser au hasard.
Pourtant, comme l’estime le philosophe et théoricien critique
allemand Hartmut Rosa, notre relation au monde pourrait être
autrement plus riche si nous assumions son indisponibilité et si
nous consentions à penser autrement les possibles. Comment
créer une relation de réciprocité dans un monde où l’inattendu est
insupportable ? Faire résonance avec le monde, en opposition à un
rapport qui lui serait aliéné, serait susceptible de faire émerger un
meilleur devenir commun. Inspirée par l’ouvrage Rendre le monde
indisponible (2018), la nouvelle équipe de la revue Cahier d’école
dévoile des contributions étudiantes portées par la thématique de
l’indisponible.
La restructuration des pratiques de travail a rarement été aussi
manifeste que lors de la dernière année, alors que le télétravail
s’impose dans notre quotidien. Le texte de Claire Estagnasié
nous amène à voir les contradictions de ces pratiques et les
manières dont ces dernières bouleversent notre rapport à
la disponibilité et à l’indisponibilité au travail.
Ancré dans le
domaine de la physique, le texte de Mirjam Fines-Neuschild
présente quant à lui une réflexion épistémologique audacieuse;
il examine de manière critique la quête et les méthodes de la
découverte scientifique qui contournent l’indisponible en physique.
En relayant les mobilisations citoyennes opposées à des projets
extractivistes, Sara Germain poursuit de son côté la discussion
sur les conséquences de perpétuer une relation d’agression avec
le monde dans le but de le rendre disponible. En prenant comme
cas d’étude le projet d’extraction Authier Lithium, l’autrice illustre
le déséquilibre des rapports de pouvoir entre l’entreprise privée
et les citoyen·ne·s dans la relation à l’environnement. Toujours à
cheval entre leurs statuts d’étudiantes et de mères, Chanel Gignac
et Émilie Tremblay lancent un cri du coeur contre le caractère
irréconciliable de notre modèle universitaire bâti autour d’une
représentation faussement universelle de la personne étudiante.
Elles font ainsi apparaitre le poids du déni de reconnaissance du
travail de care qui pèse sur les mères-étudiantes. Enfin, dans son
texte de création, Maggie Kogut nous raconte une histoire à la
fois personnelle et collective d’une sur-disponibilité au quotidien,
indissociable d’une incapacité dans le réel à pouvoir agir sur les
crises qui traversent le monde.
Pour terminer, nous saluons nos collègues qui nous ont fait
confiance en nous passant le flambeau de la revue Cahier d’école.
Nous tâcherons humblement de faire perdurer ce merveilleux
projet. Nous remercions enfin les personnes qui ont collaboré à
la réalisation de ce numéro : Myriam pour la révision linguistique
des textes, Hugo pour le graphisme, Maxim et Justine pour les
premières évaluations, et finalement l’ensemble des autrices
précédemment citées qui ont contribué au numéro.
Bonne lecture !
L’équipe de Cahier d’école
#6 - L'indisponible
Section: Recherche
#6 - L'indisponible
Section: Recherche
#6 - L'indisponible
Section: Recherche
#6 - L'indisponible
Section: Recherche
#6 - L'indisponible
Section: Création
Passages sur la voie ferrée est un groupe Facebook grâce auquel des
résident.e.s de Montréal partagent de l’information sur les passages créés à
travers
les grillages qui balisent la voie de chemin de fer séparant le Nord et le Sud
de la
ville. Malgré la présence policière municipale et privée du Canadien Pacifique,
des
centaines de personnes y passent tous les jours. Partagées sur Facebook, les
images
des trous laissés par les cisailles manifestent le refus citoyen des limites
physiques imposées par la compagnie de transport de marchandises. Même après
cent
ans d’existence, ces frontières qui soumettent le vécu au bâti sont encore
éprouvées
quotidiennement par les habitant.e.s de sorte que des brèches sont ouvertes. Ces
issues deviennent les traces de la réappropriation critique du territoire.
Ces passages créés à répétition ont pour nous une grande force
évocatrice.
Malgré l’impermanence de leur emplacement, ils persistent dans le temps, sans
cesse
reformés, traces d’une résistance ordinaire. Jamais fixés, ils renvoient à un
imaginaire du mouvement, de la transition, de l’instabilité.
Le premier texte de cette édition, écrit par Samuel Lamoureux, entre sans détour
dans cet imaginaire en exprimant avec une sincérité à la fois désarmante et
jubilatoire, son envie de révolution. Paré de cette énergie dissidente, le
numéro
explore dès lors le rapport politique à la mobilité et à la spatialité. En
synthétisant les travaux de la géographe Doreen Massey, Joëlle Gélinas propose
une
conception alternative du « local » fondée sur la multiplicité des trajectoires.
Aïcha Madi rappelle ensuite la violence que comportent les mobilités forcées, en
particulier pour les femmes, afin d’exiger des politiques qui mettent fin aux
discriminations qu’elles subissent au cours de leurs passages migratoires.
Hubert
Jobin-Tremblay, poursuit quant à lui la piste des transgressions de l’espace
urbain.
Sous sa plume, leur portée politique se confirme : la métropole appartient
encore à
ceux et celles qui l’habitent. Le texte de Justine Dorval nous plonge au cœur
d’une
scène urbaine quotidienne pour discuter de l’incidence des espaces imposés par
les
supports de visionnement sur l’expérience du cinéma. Cette réflexion sur les
passages physiques est en quelque sorte clôturée par le manifeste d’Anabel
Boissonneault qui évoque le potentiel d’un processus architectural dont le geste
est
continu. Finalement, la dimension symbolique d’un passage peut être plus
déterminante que la traversé d’un espace physique comme le sous-entend la
recension
très personnelle de Thierry Côté qui raconte sa découverte de la poétesse
québécoise
Clémence Dugas-Côté.
Les passages ouvrent vers autre chose, ils créent les utopies qui deviendront la
réalité de demain. Les passages sous-tendent donc aussi les fins qui n’en sont
pas
vraiment, le désir de passation et de nouveauté. C’est ainsi que nous annonçons
la
dernière édition de l’équipe qui a fondé, édité, designé et assemblé
Cahier
d’école depuis 2016. Ce projet collectif a été l’occasion de découvrir des idées
de
même que les personnes qui les font rayonner. Merci aux autrices et auteurs pour
votre confiance, merci aux lectrices et lecteurs pour votre curiosité.
Finalement,
merci à nos collègues qui voudront reprendre le projet et le faire perdurer.
Bonne lecture !
L’équipe de Cahier d’école
#5 - Passages
Section: Recherche
#5 - Passages
Section: Recherche
#5 - Passages
Section: Recherche
#5 - Passages
Section: Recherche
#5 - Passages
Section: Recherche
#5 - Passages
Section: Création
#5 - Passages
Section: Recension
Selon une définition générale, l'ambiguïté est le caractère de quelque chose
dont
l’interprétation et le sens sont incertains, équivoques. Elle réfère à ce qui
est
polysémique soit dans le langage, dans une situation ou dans une attitude. Selon
son
sens étymologique, l'ambiguïté sert à nommer ce qui a deux aspects,
caractérisant
ainsi quelque chose de paradoxal. En linguistique d’ailleurs, l’ambiguïté
désigne un
terme ou une phrase dont le signifiant peut être associé à plus d’un signifié.
Dans la recherche telle qu’elle est traditionnellement pensée en Occident, le
sens
des choses ne peut pas être multiple, il doit être fixé. Or, qu’arrive-t-il
lorsqu’on refuse les frontières strictes des catégories qui imposent de tout
distinguer nettement? La notion d’ambiguïté ouvre quelques pistes de réponse
pour
déconstruire la formation de ces délimitations claires de la pensée qui se
forment
presque inévitablement lorsqu’on analyse un objet du monde social.
Par la force de la plume de ses autrices et auteur, ce numéro est devenu un
plaidoyer en faveur de l’ambiguïté, un réquisitoire contre la certitude qui
invisibilise des perceptions, des groupes, des trajectoires. Dans cette édition,
il
sera donc question des oeillères qui brident les savoirs de l’école et de
l’université, des expériences de savoir autres, de l’être autre, de
représentations
figées à bousculer et de voyage sans fin heureuse.
Sans plus de façon, nous vous invitons dans les chemins de traverse ouverts par
Karel Lopes, Lamiae Bouqentar, Léa C. Brillant, Camille Nicol, Erik Stout et
Leona
Nikolić.
Bonne lecture !
L’équipe de Cahier d’école
#4 - L'ambiguïté
Section: Recherche
#4 - L'ambiguïté
Section: Recherche
#4 - L'ambiguïté
Section: Recherche
#4 - L'ambiguïté
Section: Recherche
#4 - L'ambiguïté
Section: Recherche
#4 - L'ambiguïté
Section: Création
À l’hiver 2018, l’Institut du Québec publiait une étude à propos de l’impact de
l’automatisation sur les structures d’emplois à venir. On se rappelle, sourire
en
coin, comment, dans les 1970, les laveuses, micro-ondes et autres machines
devaient
libérer les femmes du fardeau ménager, animant l’utopie d’une société des
loisirs.
Pourtant, c’est plutôt une ambiance de peur qui règne quant à l’avènement des
robots
voleurs de jobs. Au-delà de la crainte de voir les salaires disparaître, il y a
au
cœur de ce mythe des robots-envahisseurs, un questionnement sur la spécificité
du
faire humain. C’est ce thème du faire qui sera exploré dans ce troisième numéro
à
travers des textes d’horizons divers.
D’emblée, la conjoncture que nous venons de souligner amène, chacun à leur
manière,
Camille Vézy et William Grondin à réagir à l’ampleur que prend actuellement
l’intelligence artificielle (IA). Camille réussit à exploiter l’ambiguïté qui
règne
autour des développements de l’IA plutôt qu’à la dissoudre. Elle s’attèle à
montrer
que l’éthique ne doit pas être imposée « d’en haut », mais doit provenir de la
base
: que la réflexion sur les machines ne peut se détacher du faire les machines.
Moins optimiste, William explore la construction symbolique qui sous-tend l’IA à
partir de la discipline étrange que fût la cybernétique, science pionnière dans
la
conception des machines autonomes et aujourd’hui disparue. La mise en parallèle
soulève des conceptions différentes quant aux machines produites : si celles de
la
cybernétique devaient faire comme l’humain, les machines intelligentes doivent
savoir faire comme l’humain, en sachant, par exemple, trouver d’elles-mêmes la
meilleure manière de résoudre un problème. Cette constatation mène l’auteur à
craindre non la perte des emplois, mais un renouvellement de l’exploitation des
travailleur.se.s.
Ce remplacement du savoir-faire humain par le savoir-faire machine, Alexandre
Béland
le note aussi dans la pratique photographique dont les rouages ont été masqués
par
les dispositifs faciles d’apprentissage que sont les appareils numériques. Loin
de
le poser comme une compétition machine/humain, il s’intéresse plutôt à la perte
de
commun qui résulte des changements opérés dans les dispositions du faire.
Prenant le
contre-pied de la critique, il s’évertue à montrer le pouvoir que les amateurs
de
photo argentique regagnent lorsqu’ils s’assemblent pour apprendre et fabriquer,
défaisant les boîtes noires grâce à la chambre noire.
Malgré la divergence thématique évidente entre les textes, on relève une
constante :
impossible de dissocier le faire du penser. Anais Baridon joue explicitement
avec
leur complémentarité pour montrer comment des intervenants du milieu
communautaire
agissant auprès de toxicomanes modulent jour après jour leurs actions par une
réflexion éthique qui s’imbrique à leur pratique professionnelle. Impossible,
donc,
d’isoler complètement les deux termes, même s’ils apparaissent souvent en
opposition.
Si ces intervenants prennent le temps de discuter de ce qu’ils devraient faire,
c’est qu’ils croient en leur pouvoir de transformer leur environnement. Dans son
texte philosophique sur le libre arbitre, Benoît Bellard sème pourtant le doute
sur
la liberté réelle que les acteurs ont vis-à-vis leurs actions. S’il n’apporte
pas de
réponse certaine, il nous enjoint toutefois à croire que leurs choix ont des
conséquences et qu’il vaille mieux qu’ils se sentent responsables de leurs
actions
que l’inverse.
Croyant que pour penser, il faut aussi faire, c’est par l’action que Renata
Azevedo
Moreira s’est engagée dans une résolution de l’opposition entre réflexion et
pratique, grâce à l’exposition Femynynytees qu’elle a co-organisée. Abolissant
les
frontières trop étanches entre commissaires, artistes, oeuvre et même galerie et
quartier, Renata met en lumière dans ce récit la manière dont matière et
discours
s’entrelacent à travers les éléments qui viennent à faire exposition et à faire
oeuvre.
Cette manière d’articuler le faire aux discours n’est cependant pas universelle.
Dans une communauté musulmane d’Israël, le dire n’apparaît pas comme central aux
pratiques quotidiennes. À travers sa recension d’ouvrage, Margaux Klein nous
apprend
que la protection de la société druze passe par les silences et les
dissimulations.
Au contraire des pratiques occidentales d’exposition publique des idées qui
passent
tant par les médias de masse que les réseaux sociaux, c’est par un «
savoir-taire »,
nous dit Margaux, que les Druzes transmettent leurs savoirs.
Malgré la volonté affichée par les auteur.ice.s de ce numéro d’articuler
conjointement faire et penser, il reste encore difficile de les appréhender
réellement simultanément, en un seul mouvement. Comme quoi on ne se débarrasse
pas
si facilement de la polarité, depuis longtemps installée dans la pensée
occidentale,
entre corps et esprit.
#3 - Le faire
Section 1: Actualités
#3 - Le faire
Section 2 : Recherche
#3 - Le faire
Section 2 : Recherche
#3 - Le faire
Section 2 : Recherche
#3 - Le faire
Section 2 : Recherche
#3 - Le faire
Section 3 : Création
#3 - Le faire
Section 4 : Recension
En philosophie, ce qui est nécessaire, c’est ce qui ne peut pas être autrement. Est nécessaire ce qui est; est contingent ce qui aurait pu être autrement, fruit d’une série causale indéterminée. Penser en ces termes ouvre toute une série de questions sur le réel, les possibles et la liberté. Ce qui est aujourd’hui, ce sur quoi nous portons notre regard, n’aurait-il pas pu être autrement ? Le présent s’aborde difficilement sans penser à tout ce qui n’a pas pu être, à ce qui n’est pas. Du moins, quand ce présent ne rencontre pas la satisfaction de celles et ceux qui l’habitent. À l’inverse, ce geste réflexif sur le nécessaire nous amène aussi vers l’avenir. C’est par la distance entre les attentes dirigées vers l’avenir et le réel que se trouvent peut-être les fragments d’un avenir différent. Imaginer le possible, c’est-à-dire les actualisations potentielles à même le réel, c’est une première étape vers le changement. Sans que nous l’ayons planifié, les autrices et l'auteur du présent numéro abordent tou.te.s la question du nécessaire à travers celle de la temporalité. D’une certaine manière, trois des autrices du présent numéro tentent de nous prémunir d’une position nécessitariste : le monde dans lequel nous nous trouvons n’est potentiellement pas le meilleur qui pourrait être. Elles refusent d’accepter le présent tel qu’il est et appellent à penser à ce qui a conduit à sa production. L’Histoire n’est pas nécessaire. Léa C. Brillant, grâce à la voix de Walter Benjamin, interroge la linéarité historique du progrès dans sa forme capitaliste. Le monde actuel n’est pas le résultat d’une suite d’évolutions menant toujours plus loin, toujours plus haut. Revaloriser les récits en marge de l’Histoire offre une première alternative à la conception unilatérale qui prévaut généralement. C’est dans cette direction que s’engage Oriane Asselin Van Coppenolle qui détrône les vainqueurs de l’Histoire du piédestal qui leur a été aménagé, dans les villes comme dans les esprits. Le colonialisme porte son lot de perdants et d’abusés qui cherchent désormais à laisser leurs traces avant que le temps qui passe ne scelle pour de bon la glorification qu’on porte à leurs assaillants.
C’est aussi, en quelque sorte, ce que propose Samira Nedzibovic qui met en doute
la
nécessité des politiques sécuritaires actuelles et propose de penser autrement
l’immigration, notamment grâce à une redéfinition du rapport à l’étranger.
Suivant
ces autrices, les inégalités du présent deviennent des balises pour pointer les
failles du passé. Plutôt que d’encourager une certaine nostalgie des possibles
irréalisés, leurs textes ouvrent des brèches devant mener à une prise d’action
pour
faire valoir ce qui devrait être.
Nous dégageant des récits historiques, Karelle Arsenault nous entraîne sur le
terrain d’une peur bien répandue, celle de l’oubli. Convoquant l’injonction à se
souvenir, l’autrice met en lumière la force identitaire des objets culturels, en
particulier ceux du cinéma, qui agissent comme supports externalisés de mémoire.
Mais l’avènement des médias interactifs vient bousculer les méthodes
d’archivage.
Qu’en est-il de ces histoires qui nous façonnent, comme individu et comme
société,
lorsque leur dimension matérielle est fragile et éphémère?
Dans une recension hors du commun, Antoine Mazot-Oudin travaille l’histoire à la
fois personnelle et sociale des représentants politiques de France de manière à
critiquer la mise en récit des racines prolétaires présidentielles qu’on
pourrait
croire nécessaires si on les écoutait. L’importance stratégique que prennent les
origines modestes dans les discours des dirigeants du pays a l’effet réciproque
de
souligner à grands traits l’absence manifeste de personnes issues des classes
populaires parmi ses représentant.e.s.
À partir d’une tout autre perspective, nous nous éloignons du passé et plongeons
dans un futur lointain où les rêves transhumanistes semblent avoir pris forme.
Avec
beaucoup d’humour, Agathe François dépeint le moment de l’apogée post-humaine où
les
corps individuels disparaissent pour laisser place à une transe
(trans)individuelle
qui ferait rougir d’envie n’importe quel.le cyborg.
#2 - Le nécessaire
Section 1: Actualités
#2 - Le nécessaire
Section 2 : Recherche
#2 - Le nécessaire
Section 2 : Recherche
#2 - Le nécessaire
Section 2 : Recherche
#2 - Le nécessaire
Section 3 : Création
#2 - Le nécessaire
Section 4 : Recension
Selon son étymologie, le mot rythme vient du grec ruthmos, abstrait du verbe rein, signifiant « couler ». Aujourd'hui, on conçoit le rythme comme tout phénomène auquel on peut attribuer les qualités suivantes : structure-périodicité-mouvement, ou du moins deux des termes de cette triade. Meschonnic, dans son colossal ouvrage Critique du rythme, disait que le rythme est l’organisation du vivant dans l’instant de son mouvement ou la forme d’une chose dans l’instant de sa mouvance. Un musicien en aurait probablement une autre définition, un biologiste aussi. Pour nous, ce qui est clair, c’est que le rythme traverse toute une panoplie de sujets, de champs et de disciplines.
De la physique à la littérature, du corps à la musique, du temps à l’espace, le rythme prend des formes et des significations multiples que le présent numéro cherche à explorer. Cette première édition donnera la mesure à travers six articles portant sur des questions aussi diverses que le temps et les espaces urbains ancrés dans le quotidien; la fonction religieuse du développement personnel; les techniques permettant de dépasser la perception humaine; les corps de femmes rythmés par le combat; les cadences et angoisses de la réflexion intellectuelle et les récits propres à l’« hivernie ».
#1 - Le rythme
Section 1: Actualités
#1 - Le rythme
Section 2 : Recherche
#1 - Le rythme
Section 2 : Recherche
#1 - Le rythme
Section 3 : Création
#1 - Le rythme
Section 3 : Création
#1 - Le rythme
Section 4 : Recension